Graelen Veur ou panaris celte?

Amis armoricains et ricains, bonsoir!

"Içi c'est mieux qu'en bas"

Ahhhh... L'armorique.

Terre de nos ancêtres les gaulois fiers et intrépides, rudes guerriers, soiffard, batailleurs, ripailleurs....

Aujourd'hui habitée par d'antiques paysans au béret fièrement engoncé dans leur crâne bretonnant, fières ménagères aux jambes endurcies par les Fest-Noz, touristes en manque de verdure.

"Ma Doué une pluie qui mouille"

Comme on le dit en Bretagne "Vaut mieux un bon rhume ici qu'un mauvais coup d'soleil là-bas"

En effet, la première chose qui nous frappe dans cet havre de paix et de front national, c'est bien cette délicate et inattendue petite bruine. Délicate, oui cette petite pluie matinale qui vous mouille jusqu'aux os. De toute manière, comme le dirait Pierreck de Carantec: "Pebezh gastamzer vrein!" Et ce n'est pas nous qui allons le contrarier sur ce point.

"Alors pardi quand c'est qu'tu nous en reponds un?"

Il est huit heure du soir et la pluie tombe sur le plus beau pays du monde. Au volant de sa camionnette, Yann Pouliquen veille. L'oeil affûté du renard, la circonspection de la taupe et l'esprit acéré de l'épervier se lisent dans son oeil bleu et fier, hérité de fières générations de fiers celtes au bras puissant et à l'esprit affûté. Derrière Yann se presse sa petite famille: Tristan l'aîné qui veut devenir pêcheur au Finistère, Morgan le second qui veut devenir pêcheur dans le Morbihan, Gaël le troisième fils quand à lui aimerait embrasser la carrière de designer de menhirs dans les côtes d'armor.

Que serait cette belle famille sans la benjamine, Nolwenn qui aimerait bâtir son fier futur dans la chanson gaélique? N'oublions pas la femme de Yann, la fière et douce Odette, veillant au grain!

"Viens mignon!"

Ce beau panel bien représentatif de la fierté gaélique, au volant de la camionnette du bon Yann parcourt et sillonnes les routes étroites et bien sombres de la campagne bretonne, car comme dirait Jean de Ploemeur "Pa veze arvorig he anv ar vro-man" Voilà qui est fort juste, merci d'en convenir!

La petite fratrie tombe enfin sur le panneau tant attendu "Plouneour-Menez, 20km". Les jeunes frétillent d'impatience sur leur fière banquette arrière: ce soir, c'est fest-noz!

Ce soir c'est binious et bombardes, ce soir c'est coiffes traditionnelles bretonnes et auriculaire...

Enfin arrivé au rendez-vous, notre fier rassemblement de fiers gaulois s'engouffre dans l'église austère au clocher sinistre abritant de fières statues de saints.

Place est faite et sur scène les instrumentistes mettent l'ambiance!

"BRAV, AN DAÑSERIEN!" s'écrit Yann d'enthousiasme, et on ne peut franchement lui donner tord. La fière assemblée entre en liesse quand sur scène montent le duo tant attendu. Les fiers Hervé et Hoel qui se font la pok (comprenez la bise) et qui entament sur le champs un fier chant. Que donner de plus à tant de fiers bretons!

"Fait souaf ce soir!"

Tantôt ripailleurs, tantôt puritains, tantôt anarchistes, tantôt catholiques. Mais surtout tantôt alcooliques. Sachez, chers ami que dans les alcootest bretons détectent impitoyablement le nombre de centilitre de sang par kilo de calva que vous avez dans le corps. Et la législation est sévère.

Et fière.

Jetons un voile pudique sur la fin de ce fest-noz et laissons en famille ce fier peuple, qui un jour (du moins ils en sont certains) dominera le monde. Après tout, comme se plaît à répéter Yvan de Carantec "Breizh eo ma bro!"

Ce qui, vous serez d'accord avec moi, est parfaitement censé.

Ami lecteur, fier comme tu es tu as dû remarquer que le mot fier et ses dérivés revient 20fois dans ce fier article. Fier hasard? Je ne crois pas.

Amis à casquettes et à bêrets, bonsoir.